Histoire
- 1995
Enfance
L’enfance de Delroy a quelque chose de romanesque. On peut penser que dans les premières années d’un individu, toute l’existence se trouve déjà en germe. L’origine est très modeste : son père vit en bidonville tandis qu’il partage un petit pavillon avec ses frères et sa mère. Une mère dévouée, déterminée, une figure décisive d’où vinrent ces valeurs fondamentales que l’adulte entretient et défend aujourd’hui. Le partage, le sens de l’autre. L’amour.
Et puis, il y eut deux événements, de ces drames personnels qui interrompent brutalement l’enfance. Les garçons se voient livrés à eux-mêmes : soudés dans la solitude, seuls malgré la fratrie, seuls devant leurs destins respectifs. C’est peut-être en cet instant que nait Delroy Garraway.
- 2004
Géographies
Delroy a grandi en Guyane française, tandis que ses parents sont originaires du Guyana. Bien que ces deux endroits soient géographiquement proches, ils ont chacun leur propre langue et culture distincte. Il sait que la vie est fertile lorsqu’elle est en mouvement. Dès lors, l’arrivée en France métropolitaine s’accompagne, chez le jeune homme, d’un très net sentiment d’opportunité. Nouveau monde, nouveau potentiel. Mais sur cette terre vierge de toute histoire personnelle, sans repère, sans balise, Delroy perçoit aussi une nécessité : il va falloir s’adapter. Et vite.
Sa force, c’est l’expérience de la vie. Il est intérieurement plus construit que les enfants de son âge, il a déjà modelé sa mentalité. Il est armé. Entre le souvenir d’années rudes et l’avenir qu’il se donne, il y a la France et le champ des possibles. Il s’intègre sans trop de difficultés.
- 2013
Ambitions contrariées
Le sport fera beaucoup pour construire l’homme. Le football, en particulier. D’abord, il faut canaliser un tempérament trop vif, une hyperactivité diagnostiquée dès le plus jeune âge. Ensuite, il faut grandir encore, acquérir cette discipline sans laquelle rien n’est possible. Il s’y emploie. Il consent à tous les sacrifices pour tracer sa voie. Mais le football est un rêve trop commun, c’est le rêve de toute une génération. Ce n’est pas le sien.
Il intégrera pourtant un centre de formation en Angleterre. C’est l’âge de l’héroïsme, celui de la confiance et des premières promesses que l’on se fait. Mais le terrain de football est aussi celui des injustices, et Delroy en fera l’amère découverte. Le temps de jeu est calculé en fonction du contrat. Ni le talent ni le mérite ne suffisent. Il raccroche les crampons, préférant jouer sa vie à travers des règles plus explicites. Idéalement, avec ses propres règles.
- 2015
Statut social
Les biographies des grands entrepreneurs évoquent systématiquement ce temps où l’humilité fut indispensable. Structurante. C’est peut-être le génie des ambitieux que de savoir piloter leur égo… En mettant le football entre parenthèses, Delroy s’engage dans une voie moins éclatante, une voie qui pourrait sembler banale. Bien des sportifs, on le sait, vivent leur reconversion sur le mode de l’échec. Pas Delroy.
À dire vrai, l’idée même de sots métier lui est étrangère. Il sait que le travail est une valeur avant d’être un gagne-pain. Distribution de flyers, manutention, restauration rapide, missions d'intérim, etc. Ce qui doit être temporaire ne peut être tragique. Ce qui ne peut être évité doit être optimisé. Et celui qui doit faire de grandes choses les fera.
- 2016
Savoir dire non
Avec son premier CDI, Delroy explose de joie. Il change de statut, il s’offre une voiture et un appartement. En un sens, il accède enfin à la vie « normale ». Seulement, la normalité, si elle est un progrès, ne peut être qu’une étape.
En effet, l’expérience au sein de ce grand groupe qu’il a intégré est profitable. En un sens, elle est même belle. Delroy est au service des autres, il se sent utile au contact de la clientèle, ses aptitudes sociales trouvent matière à s’exprimer et son professionnalisme est reconnu de tous. À nouveau, il pense avancer sur son propre chemin.
Mais les vieux démons anglais ressurgissent avec le sentiment d’injustice. Ne pas être payé, ni traitée, à sa juste valeur. Être rémunéré à l’heure plutôt qu’à la productivité. Avoir des perspectives d’évolutions limitées et trop peu de temps pour ses proches et ses passions. Quelque chose ne va pas. Une certitude néanmoins : on peut rester humble sans négliger sa dignité. Ce premier CDI sera aussi le dernier.
- 2017
Oser
Aux satisfactions de la sécurité succède alors une forme de fièvre. Paradoxalement, son burn out va le sauver, il aura l’occasion de renouer avec son identité profonde, avec sa part aventureuse et son sens de la débrouille. Il redevient capitaine de son propre navire. Que valent un CDI ou une voiture devant un nouvel horizon à dessiner ?
Il quitte tout ce qui le retient. Il revend, il se détache et s’émancipe. Concrètement, il s’installe en colocation avec son frère et se met au travail. Méthodiquement. Nul ne saurait dire combien d’heures il passa dans l’ombre, à méditer, étudier, planifier, à envisager, mûrir, à douter, à réajuster. Dans cette ombre sociale, c’est pourtant une vision qui naît. Delroy rencontre sa vocation : les prémisses d’Attitude Legacy sont jetés.
- 2019
Agir
« Je savais enfin qui j'étais et qui je voulais devenir », affirme-t-il. Avec une expérience de vie hors norme, un mindset que rien n’entame, avec cette détermination et son ouverture au monde, Delroy comprend sa mission : partager, diffuser et impacter le plus grand nombre. Servir à sa manière.
Les parcours sont imprévisibles. Le destin se compose dans la créativité et la persévérance. Un appui, un seul : l’intuition. Celui qui écoute son instinct, qui sait qu'il est appelé à quelque chose de plus grand, et qui n'est pas satisfait par une vie où ses rêves ne sont pas complètement réalisés, a une vision claire de sa direction.
L’adversité n’est qu’une façon de percevoir. Les circonstances, les obstacles ne sont rien d’autre que ce qu’on en fait. Tout est possible. Absolument tout.